Elles y vont de leur ingéniosité. Face à la flambée des prix des denrées alimentaires au Bénin, les vendeuses de nourriture ne manquent pas d’astuces pour rentabiliser. Agir par exemple sur le volume ou la densité des aliments, reste une alternative.
Le fromage de soja, la pâte de maïs, la boule d’akassa, le “agbéli” … Ici, à Cotonou et environs, tous perdent du poids. La quantité de riz, du haricot de 100f Cfa que vendait, il y a quelques mois, la bonne dame du quartier, n’est plus égale à celle d’aujourd’hui. Une nette diminution. Pour ne pas attirer l’attention, les vendeuses agissent sur l’emballage en augmentant son volume. Le client ne se doute de rien. Pour lui, rien n’a, à priori, changé. Il ne découvrira la vraie taille de l’aliment qu’après l’avoir déballé. Ainsi, pour bien manger, le client est obligé d’aller au-delà de sa consommation habituelle et, par conséquent, dépense plus d’argent que d’habitude.

Par ailleurs, si l’œuf de consommation et la saucisse sont passés de 100 à 125 F Cfa l’unité, tout en maintenant leur qualité initiale, le volume des aliments faits maison, quant à lui est réduit. Certaines vendeuses vont même jusqu’à agir sur la qualité. Ainsi, pouvons-nous voir, de plus en plus, des aliments au goût répulsif qui nous sont proposés dans certaines gargotes. Ce qui n’était pas le cas. Le message est clair : ‘’NOU BI KO VAXI’’, expression en langue fon qui signifie ‘’tout est devenu cher’’.
C’est dire que la cherté de la vie continue d’avoir la peau dure au Bénin. A quand la fin ? Bien malin qui pourra le dire. En attendant, il revient à chaque ménage, de revoir sa politique de gestion des repas. Car, suivant ce rythme toujours effréné de la cherté des produits, si les estomacs ne sont pas encore dans les talons, il faut craindre qu’incessamment, ça ne soit le cas.
Prince BAMIGBOLA (Col)