Au Bénin, la production de la banane est majoritairement domestique. Peu d’entrepreneurs en font une production à grande échelle. Et pourtant, elle est l’une des spéculations les plus prisées du marché, quelle que soit la variété. Informé de l’opportunité, René Tokannou a entrepris dans la production biologique de trois variétés de bananes. Il partage ici ses expériences.
Depuis quelques années, le secteur bananier connait un engouement de la part des producteurs au Sud-Bénin. La culture se fait, de plus en plus dans les bas-fonds et concerne principalement la banane plantain. La multiplication de petites et moyennes entreprises de transformation de bananes en chips et récemment l’adoption de la farine de banane plantain au détriment de la farine de blé, sont autant de facteurs qui expliquent ce fait.
Et pourtant, beaucoup ignorent toujours sa potentialité. René Tokannou est propriétaire d’une plantation de bananiers à Adjohoun-Hessa, village de l’Arrondissement de Avakpa, dans la Commune d’Allada. Ce dernier estime que la banane est un secteur aussi prometteur que le coton et autres produits réputés pour leur rentabilité au Bénin. Seulement, « quand on parle de la banane, personne n’en trouve pas un secteur qui soit attirant pour l’investissement. Et, ce n’est que quelques plantations de case qu’on observe », se désole-t-il.



Les variétés
Le tout ne suffit pas de cultiver la banane mais de cultiver la bonne variété qu’il faut et dans un milieu approprié. Pour sa plantation, René Tokannou a opté pour trois variétés de bananes plantain à savoir : le yinvlan, le aloga jaune et le big ébanga. « Le yinvlan et le aloga jaune ont un temps de croissance de 9 mois, tandis que le big ebanga, une variété venue du Cameroun prend tout son temps. Il lui faut 12 mois pour donner ses premiers fruits », a-t-il indiqué. L’avantage, c’est que ces variétés sont rarement attaquées par des maladies, à moins que la terre soit, préalablement infectée. Toutefois, « il n’y a jamais de risque zéro », rappelle monsieur Tokannou. Ces variétés peuvent être cultivées, aussi bien en système pluvial qu’en système irrigué. Néanmoins, le système pluvial n’est pas aussi rentable que celui d’irrigation.
La rentabilité

En effet, dans ce pôle d’entreprise agricole, la rentabilité est la première chose qui saute à l’œil. Cependant, on ne saurait rentabiliser, sans avoir, au préalable investi. Ainsi, le gros problème est d’abord le financement. En effet, pour faire une plantation de bananiers sur une superficie d’un hectare, les dépenses totales sont comprises entre 8 et 9 millions de francs CFA. Cette somme sert à prendre quelques dispositions techniques dont notamment la maîtrise de l’eau. Et, pour cela, René Tokannou recommande fortement le système d’arrosage solaire. De plus, l’aménagement de la surface de production est l’un des paramètres sur lequel il faut veiller pour aboutir à un bon rendement. « Il est normalement de 2m/2, ce qui donne 2500 plants à l’hectare, contrairement à ce qui s’observe dans les champs paysans où, on peut voir jusqu’à 3m/4, 3×3, etc. Dans ce système, quand on n’associe pas les cultures vivrières, on ne peut pas rentabiliser », a-t-il souligné. A tout cela s’ajoute le problème de la fertilisation du sol. Pour cela, il faut un apport régulier de fientes de poulets dans le sol.
Cet investissement, une fois fait, l’entrepreneur devra juste patienter pour 2 ans. Passé ce temps, l’entrepreneur peut totalement s’acquitter de sa dette et avoir une bonne marge bénéficiaire. En fait, le régime pèse, en moyenne 10 kilogrammes et le prix du kilogramme varie entre 300, 325 et 350fCfa. En supposant que le kilogramme est vendu à 300fCfa, le chiffre d’affaires est de 7.500.000 à chaque récolte. En plus des régimes, on peut considérer la vente de rejet de façon modérée pour ne pas affecter la production des régimes (3 rejets en moyenne par bananier) soit 1 million Fcfa pour les ventes de rejets par hectare. En faisant une projection sur les 4 premières années la marge nette annuelle est d’environ 5 000 000f Cfa avec le système irrigué. Pour les entrepreneurs, c’est une filière à explorer.
Prince BAMIGBOLA (Col)
Je voudrais les contacts du producteur, M. Tokannou René
Une filière vraiment prometteuse à voir les chiffres. Je suis intéressé par la production de la banane 🍌 mais je ne sais comment m’y prendre.