La virgule du local N° 0
Depuis des décennies, ce qui caractérise les relations entre agriculteurs et éleveurs c’est l’adversité qui pousse parfois à des actes de violence qui se terminent assez souvent par des pertes en vies humaines. Et pourtant, il est possible de faire les choses autrement.
Ce reportage TF 1 nous montre une voie par laquelle les agriculteurs et les éleveurs de l’Afrique de l’Ouest peuvent coopérer. Le sorgho, une culture tropicale qui ne craint pas les périodes de forte chaleur peut servir de trait d’union. En effet, une entente entre éleveurs et agriculteurs peut permettre à ces derniers de semer le sorgho en dernière position. La récolte interviendra pendant la saison sèche et le champ peut servir de parc temporaire pour les animaux qui vont y laisser leur bouse.
L’éleveur devrait comprendre qu’il doit débourser de l’argent pour assurer l’alimentation du bétail. De ce fait, il est facile pour lui de négocier le parcage de ses animaux dans un champ de sorgho pendant la saison sèche. Dans le même temps l’agriculteur sait que le séjour des bovins dans son champs est synonyme de dépôt de matières organiques qu’un bon labour finira d’épandre. Quoi de plus normal que de payer pour ce service ? Une bonne entente entre un éleveur X et un agriculteur Y devrait aboutir à la compensation.
Vu de cette manière, un bon agriculteur devrait avoir son ou ses éleveurs. De même le bon éleveur devrait logiquement avoir son ou ses agriculteurs. Entre les deux acteurs il devrait s’établir un partenariat gagnant-gagnant qui exclut toute adversité. A-t-on besoin d’une loi pour instaurer un tel partenariat ? La loi d’orientation agricole peut prévoir ce dispositif en vue d’une transhumance à visage humain.
Joachim SAIZONOU