Les céréales occupent une place importante dans l’alimentation mondiale. Seulement, le réchauffement climatique a rendu sélective leur culture, mettant, au-devant de la scène internationale, le sorgho.
Faisant naitre la question de, quelle culture adopter et en quelle période la cultiver, le réchauffement climatique a tout bouleversé dans le monde agricole. Tantôt la grêle, tantôt la sécheresse, produire est devenu un casse-tête pour les producteurs de produits alimentaires de grande importance, notamment les céréales. En Europe, l’heure est aux essais céréaliers. L’objectif est d’identifier une céréale qui soit en mesure de répondre efficacement aux menaces climatiques.
Le maïs menacé
Les tests révèlent que le maïs, première céréale en Afrique et dans le monde, perd, petit à petit son poids sur le marché alimentaire mondial, à l’épreuve des changements climatiques. En effet, dans un rapport publié le 02 septembre 2022, l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), a annoncé une révision à la baisse conséquente de ses prévisions concernant la production céréalière en 2022. Cependant, la Fao informe que cette baisse prévue concerne principalement la culture de maïs dans l’Union européenne et aux Etats-Unis, où les conditions météorologiques ont été défavorables. Le déficit hydrique pour le maïs constitue donc un obstacle à sa culture, en cette période chaude et sèche.
Le sorgho comme alternative
Aujourd’hui, le contexte est tel que, seules les céréales capables de résister aux effets des changements climatiques sont priorisées. Et à ce stade, il est question de repenser l’agriculture. En Europe, c’est ce qui se fait, avec l’adoption progressive du sorgho. Cinquième céréale mondiale après le maïs, le riz, le blé et l’orge, cette plante qui tire ses origines du Sahel, gagne, de plus en plus, du terrain en Europe, où elle est, en réalité une plante exotique. En 2020, les surfaces destinées à la production de sorgho ont augmenté de 20% en Europe. Sa culture se fait, notamment en France, en Hongrie, en Bulgarie et en Italie.
En France, par exemple, environ 100 000 hectares, soit 5 % de la surface exploitée pour la production agricole, étaient couverts par du sorgho en 2020. Son entrée en matière se fait à pas feutrés mais, le sorgho est considéré comme une culture d’avenir, qui va remplacer le maïs. En effet, c’est la culture de résilience face aux changements climatiques. Comparé au maïs, il consomme 40% d’eau en moins et résiste mieux dans les périodes chaudes. Grâce à sa capacité à tirer l’azote de la terre à travers un réseau racinaire profond et très développé, le besoin en engrais du sorgho est réduit.
En Afrique, et dans les zones les plus démunies du monde, le sorgho occupe une place importante dans l’alimentation, à en croire la Fao. Au Bénin, le sorgho est une ressource alimentaire non négligeable. Il est essentiellement cultivé au centre et au nord du pays. En revanche, cette céréale ne fait pas l’objet d’une production à grande échelle au Bénin. Et, pourtant c’est une céréale dont la culture, non seulement permet aux producteurs, de se montrer résilients, face aux effets néfastes du réchauffement climatique mais, aussi, promet une rentabilité égale ou supérieure à celle du maïs.
Prince BAMIGBOLA (Col)