La guerre en Ukraine a prouvé qu’il est nécessaire de réduire la dépendance mondiale vis-à-vis du blé et, le fonio est une sérieuse piste. Le Mali en bénéficie déjà et, le Bénin devrait peut-être l’envisager.
Très peu connu et exploité, le fonio est une source de vitamines, de minéraux et de protéines végétales. Sans gluten, son caractère multi-usage en cuisine, notamment dans la pâtisserie le place comme étant un alternatif à la pénurie de blé dans le monde. Céréale originaire d’Afrique, à petits grains, il en existe deux espèces : le fonio blanc (Digitaria ibula) et le fonio noir (Digitaria exilis). Au Bénin, il est cultivé pour des fins d’alimentation familiale, notamment dans l’Atacora et, plus précisément à Boukoumbé, au nord-ouest du pays. On le retrouve, de même, dans les communes de Natitingou, Toucountounan, de Cobli, de Matéri, de Kouandé et de Copargo.
Les bienfaits du fonio
En effet, le fonio fait partie des graines les plus riches en calcium et en magnésium. Doublement plus riche en acides aminés que les autres céréales, le fonio regorge la méthionine, et la cystine. Acide aminé essentiel, la méthionine, permet de préserver le foie et d’assurer la synthèse optimale des protéines. Quant à la cystine, elle intervient de l’accélération de la poussée des cheveux. En plus des acides aminés, le fonio a également une haute teneur en minéraux tels que le, le zinc fer, en magnésium, ainsi qu’une composition importante en phytonutriments, favorisant le renforcement du système immunitaire. Essentiellement riche en fibres, le fonio, facilite également la digestion et, est surtout recommandé aux enfants et aux personnes âgées. De plus, il est conseillé aux diabétiques et aux personnes en surpoids., en raison des éléments insulino-sécréteurs qu’il renferme. Aussi, son indice glycémique est beaucoup plus faible (66), comparativement à celui du riz blanc (73). Les personnes en surpoids peuvent
Une matière, plusieurs mets



En cuisine, le fonio peut être utilisé de la même manière que le riz, le sorgho, la semoule de blé ou du maïs. Il se présente sous plusieurs formes : bien lavé et séché, en farine, précuit et bien étuvé. De ces formes, peuvent venir, des aliments tels que : la pâte, la bouillie, le couscous, du fonio au gras, des beignets, du dèguè au lait de fonio, des croissants de fonio, des gâteaux de fonio, du pain, du aklui de fonio, du atassi de fonio… Il entre également dans la fabrication de boissons.
Culture de résilience et d’intérêt
Le fonio répond parfaitement aux conditions actuelles et futures de production. Il a la capacité de résister à la sécheresse, ainsi qu’à l’abondance de pluies. Le fonio se développe sur des sols sablonneux, limoneux, même caillouteux et superficiels. Les sols légers lui conviennent en général le mieux. Néanmoins, les sols trop lourds ou argileux, sont donc à éviter. Pour sa culture, il n’exige pas une préparation en profondeur du sol. Des caractéristiques qui le classent au rang des cultures recherchées pour contrer les effets néfastes des changements climatiques à travers le monde entier.

En mars 2022, le Mali a reçu une subvention de 1,9 million de dollars pour la filière du fonio, de la part des Etats-Unis. Ce projet devrait créer 13714 emplois dans le secteur agricole, au Mali, et 4,5 millions de dollars en ventes collectives aux petits exploitants. Au Bénin, la valorisation de cette filière pourrait ainsi susciter l’intérêt chez des investisseurs étrangers, comme les Partenaires techniques et financiers. Ce qui contribuera à augmenter le revenu des producteurs, et à renforcer la sécurité alimentaire dans le pays.
Prince BAMIGBOLA (Col)