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La deuxième phase du Programme Approche Communale pour le Marché Agricole (ACMA2) a connu son épilogue. En attendant le bilan global des 5 années (2017-2022) de mise en œuvre, voici ce qu’il faut retenir des activités menées au cours de l’année 2021.

Le programme ACMA2 est financé par l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Bénin et mis en œuvre par un consortium composé de International Fertilizer Development Center (l’IFDC), de CARE International Bénin/Togo et de l’Institut Royal des Tropiques (KIT) des Pays-Bas. En 2021, la mise en œuvre des activités du programme a été confronté d’obstacles, notamment la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19, la fermeture des frontières nigérianes, interdiction d’exportation des produits vivriers locaux ou encore la dure réalité des changements climatiques. Autant de situations qui, face auxquelles, le Programme ACMA2 a dû trouver des solutions d’atténuation et d’adaptation.

Accès aux intrants et aux innovations agricoles 

En dépit de ce contexte peu reluisant, il faut dire que le Programme a quand même réussi à combler et dépasser ses attentes. Des résultats qui sont le fruit d’un travail méthodologique assez remarquable. En matière d’amélioration de la productivité agricole. À ce niveau, l’accent a été mis sur la formation des acteurs sur les Bonnes Pratiques Agricoles (BPA), et la facilitation de l’accès au crédit et aux intrants de qualité, de sorte à aider les bénéficiaires à se démarquer… Sur ce volet, il faut souligner que près de 7 000 (6970) producteurs dont 70% de femmes et 30% de jeunes ont été formés sur les BPA. Ceci a permis d’impacter  27.028 producteurs dont 15.075 femmes et 6.816 jeunes ayant adopté et mise en œuvre les bonnes pratiques agricoles BPA. Aussi, 1.246 producteurs dont 302 soit 25% femmes et 616 soit 49% jeunes ont bénéficié du crédit intrant de bonne qualité. Et, parlant de financement agricole, les volumes de crédit facilités en 2021 ont porté à plus de 10 milliards le montant total de crédit facilité par le Programme ACMA2 contre 8 milliards prévus, soit un écart de plus de 2 milliards.

TIC pour l’Agriculture

Les Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Agriculture ont été d’une grande aide, notamment, dans la fourniture des informations de prévision météorologique à l’échelle de l’exploitation agricole et sur les prix du marché. Différentes plateformes et solutions ont été développées. Il s’agit de la plateforme de gestion des acteurs ; le système d’information climatique ; la plateforme de suivi post crédit ; la plateforme de gestion des feedbacks ; le secteur d’information du marché ; le secteur d’information et de formation technique. Aussi, d’autres solutions développées par des start-ups ont été appuyées par ACMA2. Il s’agit de SOUBA qui intervient dans la production intense du poisson ; JINUKUN, un service de vente en ligne des produits agricoles et ANSLAB, qui s’intéresse au financement participatif pour les acteurs. Comme résultats, 24 470 acteurs utilisent aujourd’hui les services TIC4Ag dont : 12 835 bénéficiaires des services du Système d’Information de Marché (SIM) et du Système d’Information et de Formation Technique (SIFT).

Femmes et jeunes, véritables cibles

ACMA2 s’intéresse aux femmes et aux jeunes. Dans sa mise en œuvre, en 2021, le programme a donc réussi sa mission en renforçant les actions en faveur de ces cibles.

Femmes

S’agissant des femmes, elles ont été impliquées au niveau de tous les maillons de la chaîne de valeurs des produits agricoles. Pour l’accès au financement, 302 femmes ont bénéficié des crédits intrants. De plus, 386 millions de FCFA de crédits pour la commercialisation ont été octroyés au profit de 2484 femmes. Pour ce qui concerne l’accès aux innovations agricoles, plus de 6 500 femmes ont été touchées par les formations sur les bonnes pratiques et 15 073 femmes utilisent les bonnes pratiques agricoles. Pour ce qui est de la facilitation de l’accès des femmes aux marchés, ACMA2 a accompagné un total de 129 groupements de transformatrices de gari. De ses groupements, 924 femmes ont été formées par les formateurs endogènes sur les bonnes pratiques de transformations et les normes de qualité du gari ; 125 groupements de transformatrices avec 1127 femmes ont été coachés sur le respect des normes de qualité et plus de 8 700 femmes participent à la commercialisation des produits agricoles. À tout cela s’ajoute les actions transformatives. Cela consiste à l’organisation de dialogues réflectifs sur les conséquences néfastes des normes sociales discriminatoires et l’accès des femmes aux ressources productives, sur le regain de confiance chez les femmes pour mieux assumer leurs responsabilités dans les organes de décisions et sur la meilleure représentativité des femmes dans les organes de gestion des IEM.

Jeunes

Les jeunes ont également été associés à tous les niveaux des chaines de valeurs agricoles. Avec eux, le Programme a surtout travaillé à l’accès à l’information et la formation à travers les TIC. À ce titre, plus de 6 200 jeunes ont été sensibilisés sur les solutions TIC, leur importance et les modalités d’adhésion. Deux (02) jeunes start-ups ont été sélectionnées à travers un hackathon et sont en cours d’incubation. Au total, 1740 jeunes ont souscrit aux solutions SIM et SIFT. Sur le volet accès au financement, 22O millions de FCFA ont été mis en place au profit de 1669 jeunes. De même, 616 jeunes ont bénéficié de crédits intrants. Plus de 1000 jeunes ont été sensibilisés pour leur adhésion aux Organisations professionnelles agricoles (Opa). En outre, le Programme a facilité l’accès aux marchés des jeunes à travers la formation de 141 jeunes sur le warrantage et sur les outils de gestion. Aussi, plus de 1200 jeunes ont été formés sur les technologies post récoltes et les normes de qualités. Par le warrantage, les jeunes ont pu commercialiser 156,05 tonnes de maïs et de soja et 85 tonnes d’huile de palme. Parlant de l’accès aux innovations agricoles, environ 10.000 jeunes ont été touchés par les actions liées à l’intensification agricole. Plus de 6 800 jeunes ont appliqué les bonnes pratiques agricoles.

Toutes ces actions menées par le programme ont fortement contribué à l’obtention de meilleurs résultats malgré, le contexte de travail non favorable invoqué au début. Les échanges commerciaux se sont accrus, dépassant largement le seuil prévu. En fait, près de 8 milliards de FCFA de recettes brutes ont été obtenues contre une attente de 4,5 milliards, ce qui fait une marge de 76%.  

Amélioration des revenus 

En 2021, l’amélioration de la gouvernance des Infrastructures et équipements marchands (IEM), a favorisé une certaine stabilité des volumes commercialisés. Ainsi, près de 28.000 tonnes de produits agricoles ont été commercialisés contre un objectif de 25.000 tonnes et les acteurs ont réalisé près de 08 milliards de FCFA de recette de vente des produits agricoles contre un objectif de 4,5 milliards, soit un dépassement de cible de plus de 03 milliards.

Prince BAMIGBOLA

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