(Porto-Novo n'a plus la licence...)
La commercialisation de la viande de porc ou cochon, demeure-t-elle la chasse gardée de Porto-Novo ? Du constat qui se dégage sur le terrain, cet animal focalise de plus en plus l'attention...

Animal souverain comme certains l'affirment, le cochon jouit d'une bonne commercialisation à tout point de vue. Les points de vente de sa viande poussent tels des champigons.
A Pahou, un arrondissement de la commune de Ouidah dans le département de l'Atlantique au Sud du Bénin, on dénombre plus de 20 points de vente de la viande de porc. Dans les quartiers de Cotonou tout comme à Abomey-Calavi, le constat est identique.
"Porto-Novo, même si c'est la source, n'a plus la licence notamment en terme de qualité", lâche fièrement H. charcutier rencontré à Godomey. Chez lui, la viande de porc se vend sous plusieurs formes : braisée, en saucisse ou en gourdin. La sauce "kpètê" faite à base de la viande préparée de porc est très prisée également.
Basé à Cotonou, Guy, à la manette, capitalise plus de 10 années d'expérience. Par jour, selon sa narration, il tue au moins cinq cochons. De gros de surcroît. Lesquels porcs proviennent en majorité du Nigéria. La production locale est insignifiante et ne satisfait pas la demande, fait-il savoir.
Si, généralement, on en trouve pas les nuits comme c'est le cas du mouton, du bœuf qui reçoivent leur cure de braise même à des heures tardives, vendeurs et acheteurs le jour, font le plein chacun à son niveau.
Travailler à accroître le local


Des propos recueillis sur le terrain, le secteur de vente du porc reste pourvoyeur de devises, une activité en plein essor. Travailler à accroître le local, accompagner les éleveurs, encourager l'élevage porcins en mettant à disposition plus de terre, des aliments, reste un vœu qui, à l'arrivée, serait bénéfique à tous les maillons de la chaîne. Et c'est l'économie nationale qui s'en porterait mieux.
Le porc, entre spéculations, interdits et mythes
Nombre de personnes se voit interdire la consommation de la viande de porc. Si elle ne constitue pas une source de blocage pour l'accomplissement de leur destinée, elle entrave la bonne marche de leurs activités, etc. Seulement, en dépit des interdits dont elle est objet, la viande de porc est très appréciée. Elle surplanterait toutes les autres.
Aux dires de certains consommateurs, les interdits et mythes qui entourent le cochon en sont pour quelque chose dans cette ruée vers sa consommation. Comme quoi, l'interdit aiguise la curiosité.


Par ailleurs, selon l’OCDE, la consommation de viande est liée aux niveaux de vie, aux modes de consommation alimentaire, à l’élevage et aux prix à la consommation, ainsi qu’à l’incertitude au niveau macroéconomique et aux chocs sur le PIB.
Comparée aux autres produits de base, la viande se caractérise par des coûts de production et des prix à la production élevés. La demande de viande est associée à une augmentation des revenus et à l'adoption – sous l'effet de l'urbanisation – de modes de consommation alimentaire qui font plus de place aux protéines d'origine animale. D’après la FAO, plus de 115 millions de tonnes de porc sont consommés chaque année dans le monde. La Chine, à elle seule, en consomme plus de 60 millions de tonnes. La consommation de viande de porc est en constante progression depuis une dizaine d’années dans de nombreux pays. Elle s’élève à 15kg par an /habitant.
Fênou ADELEKE