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Produire ce qu’on mange, est peut-être la meilleure manière de contrôler notre alimentation et préserver notre santé, à l’ère de la propagation des produits chimiques dans les exploitations agricoles. Il y a longtemps, Kenneth Akpo, Technicien en maintenance industrielle et personnel de santé, l’avait déjà compris. Aujourd’hui, il n’est plus dépendant du marché (légumes, maïs,…) et, mange plus ou moins sain. Il est à l’honneur, dans ce troisième numéro de notre rubrique traitant de la « micro souveraineté alimentaire ».

Pouvoir contrôler ce que l’on mange, est encore l’idéal à atteindre, de nos jours. L’on a longtemps consommé, dans nos plats, les produits chimiques sans s’en rendre compte et, maintenant, la prise de conscience est progressive et accélère beaucoup plus : les gens le savent et veulent y mettre fin ; Romain Abilé, Elsie Godonou, et bien d’autres encore à suivre dans nos prochains numéros (bimensuel).

Kenneth Akpo, lui aussi entamait le changement, il y a deux années. Situé à Tanmey, arrondissement de Tangbo, dans la Commune de Zê, le fils d’un ingénieur agronome profite de l’espace vert chez lui pour assurer, en grande partie l’alimentation familiale. Sur une superficie de 50m2 environ, ce dernier cultive le piment, la tomate, le tchiayo (basilic), le fôtètè (amarante), gombo, crincrin, etc. Ce dernier s’est fait remarquer à Glégan, boutique de vente d’intrants et d’équipements agricoles situé à Calavi, où il a l’habitude de s’approvisionner en intrants.

Même s’il est souvent occupé par le boulot, il trouve toujours du temps, pour entretenir son jardin potager. Il fait une culture, plus ou moins biologique et n’a surtout pas pour principal objectif d’avoir un bon rendement. « Je n’utilise pas de produits chimiques parce que je ne cherche pas un meilleur rendement, contrairement aux maraîchers qui produisent pour la vente. Quand je sors, je sais que ce que je mange n’est pas cent pour cent bio mais, quand je rentre à la maison, je sais que ce que je dois manger sera un peu bio. Et, ça me permet de préserver ma santé au moins à 30% », a-t-il affirmé.

Du haut de ses 36 ans, le marié et père de trois enfants, veut manger sain et prévenir les maladies qui deviennent, de plus en plus fréquentes, en raison de l’utilisation exagérée des intrants chimiques de synthèse. Son statut de personnel de santé ne le laisse pas indifférent face à la situation sanitaire qui prévaut en ces derniers jours. « Vous allez voir que ces derniers temps, déjà à 30, 40 ans, beaucoup souffrent d’hypertension, de cancers et autres. Et, les produits chimiques que nous consommons sont, en partie responsables de tout cela », a-t-il fait remarquer.

Pour ce qui est de la contribution de sa culture domestique à l’alimentation familiale, Kenneth assure qu’elle est énorme et dépasse même la capacité de consommation de son ménage et sert même dans les ménages voisins. « En ce qui concerne les légumes, je ne dépends plus des cultures extérieures. A des moments donnés, nous n’arrivons même pas à consommer tout ce qu’on produit. Donc le voisinage en consomme également », a-t-il souligné. Pour quelqu’un qui n’a pas comme principale activité, le maraichage, c’est un progrès remarquable.  

Prince BAMIGBOLA (Col)

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