Les producteurs agricoles béninois ne digèrent pas la décision du gouvernement relative à l’interdiction d’exportation de produits agricoles. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase : l’interdiction relative à l’exportation du soja dès avril 2024.
Le pouvoir dit le faire pour l’intérêt général. Pour préserver les politiques agricoles et donner corps à l’industrialisation. De l’autre côté des producteurs, c’est plutôt une brimade. Un abus d’autorité. Et même que le prix par exemple de la cession du kilogramme de soja soit revu à la hausse, les insatisfactions demeurent.
Pourtant, “Nous ne violons aucune disposition particulière de la CEDEAO en disant que la matière première qu’est le soja, l’acajou, le coton ne sorte pas… Parce que les consommateurs de ces matières premières sont hors de la CEDEAO. 99% du coton, 99% du soja, 99% du cajou sont consommés hors CEDEAO. Nous, nous avons de bonnes raisons de dire que ces produits là doivent être transformés là où ils ont été produits”, a confié à ReporterBéninMonde, le Président Patrice Talon. A l’en croire, c’est une stratégie de développement industriel. “Nous ne voulons plus que nos produits traversent les frontières pour aller créer la richesse ailleurs alors que nos enfants sont au chômage ici”, leur a-t-il souligné.
Pour des observateurs, même s’il est à déplorer le manque manifestement de concertation entre le décideur (gouvernement) et les producteurs qui disent être victimes des décisions, s’il est du rang du pouvoir de déclarer d’utilité publique une zone pour la mise en œuvre de projets, autant, il peut fixer les prix surtout s’il aspire à l’industrialisation.
Pour eux, au vu des représailles, les deux parties doivent privilégier le dialogue. En effet, il est de fait qu’avec ces interdictions des producteurs du jour au lendemain se retrouvent sous le joug des endettements et d’autres se donnent la mort par crainte de représailles (La prison par exemple). Eux qui avaient déjà des demandes d’autres pays et s’y basant ont contracté des prêts pour accroître leur production sont finalement obligés de l’écouler surplace. Bienvenues la mévente, des pertes.
Fênou ADELEKE