Les données ne sont pas bonnes. Du tout pas alors… Le tableau est sombre. Le Bénin, en dépit de ses ressources halieutiques, lesquelles ressources devraient contribuer à l’essor de l’économie nationale, est plombé par les affres de la Pêche Illicite non déclarée et non réglementée(INN).
Et, c’est le journal Matin Libre qui donne l’alerte après une enquête à propos. Selon le quotidien, “… Les pertes économiques imputables à la pêche illégale pourraient être « l’équivalent de la pêche légale comme dans d’autres pays »…Ces cinq dernières années, les recettes de la pêche légale sont estimées à près de 2 milliards Fcfa, selon Brito Urbain, Chef service contrôle et suivi des produits halieutiques et post-capture, désormais promu Directeur de la production halieutique. Sur la base de cette estimation, on peut considérer que les pertes économiques du Bénin causées par la pêche illégale pourraient bien être estimées à hauteur de 02 milliards F Cfa environ sur les cinq dernières années dont les recettes liées aux licences des navires sont estimées annuellement à environ 500 millions de Francs Cfa même si ces dernières sont en baisse ces dernières années du fait de la piraterie maritime au large des côtes béninoises”.
De même, à lire le contenu, “La pêche illégale fait perdre à l’Afrique environ 100.000 tonnes de poisson chaque année”. Pour le cas spécifique du Bénin, Le potentiel exploitable de poisson serait de 12 000 tonnes par an, selon l’Inventaire nationale de collecte de données sur la pêche au Bénin. La dernière estimation faite est de plus de 74 000 tonnes de poisson, selon la Direction des pêches (Dph).
“En effet, le Bénin dispose d’une façade maritime de 121 kilomètres et d’un espace en mer représentant 40% de sa superficie terrestre. La pêche qui s’y mène contribue à hauteur de 3% au Produit intérieur brut (PIB) du pays et nourrit plus de 600 000 personnes, selon le rapport de l’enquête cadre de la pêche artisanale maritime au Bénin réalisée en 2014. Les eaux béninoises regorgent une faune de plus de 257 espèces de poissons, en plus des espèces de crustacés et autres, selon les informations contenues dans le Plan d’actions national visant à prévenir et à éliminer la pêche illicite”, peut-on lire dans l’article.
Un potentiel qui malheureusement ne profite pas au Bénin. Le fait est imputable nous apprend l’enquête au fait que “…Les navires arraisonnés et traduits en justice écopent d’une amende qui varie entre 2 ou 3 millions F Cfa, des peines et amendes jugées “dérisoires“. Le premier facteur est d’ordre matériel et logistique. En effet, ce n’est que récemment que le Bénin s’est doté d’un patrouilleur de haute mer. Ceci, grâce à un programme d’équipement de la marine nationale…La Marine nationale depuis sa création n’a disposé que de patrouilleurs côtiers. Toute chose ne permettant pas de sortir des eaux territoriales pour aller en haute mer, c’est-à-dire jusqu’à 22 km à l’intérieur de la mer”.
Tabitha SEDJROGANDE