Il est en phase avec Gaston Dossouhoui. Le riziculteur béninois, O. G croit au pari du Ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, de pouvoir produire un million de tonnes de riz paddy dans deux ans. Seulement, trouve-t-il, non seulement, le gouvernement n’est pas prêt, pas manque de politique mais aussi, le Béninois est paresseux. Lire à propos, l’interview qu’il a accordée à notre journal Web.
“C’est possible. Mais nous sommes paresseux au Bénin. Nous sommes très très paresseux et le gouvernement même n’est pas prêt à nous accompagner. Je le dis pour avoir écrit des projets que je leur ai envoyés.
Ils subventionnent d’autres filières mais ont laissé le riz…Nous avons de l’espace pour produire le riz et de bonne qualité de surcroît. On peut le faire mais le gouvernement n’est pas prêt.
Que faut-il faire ? Il faut sélectionner secteur par secteur et former des jeunes. Leur trouver des emplacements. Mes sites sont pour une autre personne. Si c’était pour l’Etat, je m’en porterais mieux. C’est pour une autre personne qui du jour au lendemain, peut me réclamer sa terre que je serai obligé de rendre. Ceci, pour dire que l’Etat devrait identifier des domaines et subventionner.
Je n’étais pas dans le riz. Je cultivais du manioc, de la tomate. Je faisais autres choses quand une amie qui cultive du riz me l’a conseillé. Elle a été formée à Sékou. Je l’ai suivie et aujourd’hui, je produis même plus qu’elle. Je suis un autodidacte qui, à base de certaines connaissances acquises de mes proches, me suis perfectionné par la suite en suivant des vidéos sur YouTube. J’y passe des heures entières.
Je suis à ma deuxième production cette année. En Août, je serai à ma troisième production. Je suis présentement à 5 hectares. Je fais tout à la main. Sur un hectare, je suis à 8 tonnes sans subvention, aide de l’Etat. Imaginez que l’Etat me soutenait…
Du coup, je vends mon riz que je décortique préalablement à Zinvié, aux bonnes dames, aux béninoises. Je cède le Kg à 400 F Cfa. Mon riz est apprécié. Et ce que je fais, c’est au vu de tous contrairement au riz importé dont on ignore les conditions de fabrique. Même la directrice commerciale de Talon m’a appelé. J’ai refusé de leur vendre mon riz.
J’ai déjà reçu plein de sacs de demande. A la longue, j’envisage de créer ma société donc ma marque de riz. Les gens achètent mon riz, vont reconditionner ça pour le vendre au double du prix. C’est pour vous dire que la qualité y est.
Je compte aussi m’investir dans la fabrication de la farine de riz laquelle en temps de soudure, va suppléer à la farine de maïs. Je n’ai pas le soutien de l’Etat mais la banque est prête à m’accompagner.”
Propos recueillis par Anicet SEMASSA
Transcrits par Tabitha SEDJROGANDE