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Dans son rapport de près de 300 pages publié en cette année 2023, rapport relatif à la “Situation des femmes dans les systèmes agroalimentaires”, la Fao, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, a fait le constat selon lequel, la création de systèmes agroalimentaires efficaces, inclusifs, résilients et durables est subordonnée à l’autonomisation de toutes les femmes et à l’égalité des genres. Dans cet article nous vous livrons une  séquence du rapport. La troisième partie d’une série…

“Le fardeau plus lourd porté par les femmes s’agissant de la prise en charge des soins et des travaux domestiques non rémunérés, comme le nettoyage, la cuisine et les soins prodigués aux membres du foyer, contribue aux inégalités qu’elles subissent en matière de participation au marché du travail et de débouchés professionnels. Ce constat est particulièrement évident dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Dans les zones rurales, la charge de travail non rémunéré que les femmes doivent assumer est plus importante que celle des hommes, en grande partie à cause du temps qu’elles consacrent à la collecte de l’eau. La pandémie de covid-19 a mis en évidence le fardeau disproportionné que supportent les femmes dans la prestation non rémunérée de soins aux enfants et aux autres membres de la famille, ainsi que les conséquences de cette situation sur le temps dont elles disposent et sur leurs perspectives d’emploi.

Accès des femmes aux biens, aux services et aux ressources

Pour ce qui est de l’accès aux biens et aux ressources qui sont indispensables dans les systèmes agroalimentaires, comme la terre, les intrants, les services, les financements et les technologies numériques, les femmes continuent d’accuser du retard par rapport aux hommes. Les écarts directement liés à la production agricole restent considérables, mais les écarts dans les domaines de l’éducation, du financement et des technologies de l’information et de la communication – secteurs qui sont particulièrement importants pour la création d’emplois et d’entreprises non agricoles dans les systèmes agroalimentaires – se comblent plus rapidement. Néanmoins, il reste encore beaucoup à faire pour garantir un accès fiable et durable aux biens et aux ressources.

Les femmes dans les ménages agricoles demeurent fortement désavantagées par rapport aux hommes en matière de propriété foncière; dans la moitié des pays qui communiquent des données sur l’indicateur 5.a.2 des ODD, les droits fonciers des femmes font l’objet d’une protection juridique insuffisante. La part des hommes qui détiennent des droits de propriété ou des droits garantis sur des terres agricoles est deux fois plus élevée que celle des femmes dans plus de 40 pour cent des pays qui présentent des rapports sur la propriété foncière des femmes (indicateur 5.a.1 des ODD), et une proportion plus grande d’hommes que de femmes jouissent de tels droits dans 40 des 46 pays en question. Malgré tout, la proportion de femmes parmi les propriétaires fonciers a progressé dans 10 pays sur 18 au cours des dix dernières années, des avancées substantielles ayant été observées dans plusieurs pays en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.

La réduction des disparités entre les femmes et les hommes au regard de l’accès à l’irrigation et de la possession de bétail progresse lentement. En moyenne, les hommes possèdent plus de bétail que les femmes et sont plus susceptibles que ces dernières de posséder du gros bétail, comme des bovins. Ces disparités ont peu évolué dans la dernière décennie, bien que les inégalités en ce qui concerne la propriété d’espèces plus petites (ovins et volailles, par exemple) aient tendance à s’amoindrir.

Les agricultrices ont encore beaucoup moins accès que les hommes aux intrants, notamment aux semences améliorées, aux engrais et aux machines agricoles. On notera cependant, avec un certain optimisme, que l’écart entre les femmes et les hommes dans l’accès à l’internet mobile dans les pays à revenu faible ou intermédiaire a reculé, passant de 25 pour cent en 2017 à 16 pour cent en 2021, et que l’écart dans l’accès aux comptes bancaires s’est aussi réduit puisqu’il n’est plus que de 6 points de pourcentage, contre 9 auparavant. Les femmes sont aussi susceptibles que les hommes d’adopter de nouvelles technologies lorsque les facteurs favorables nécessaires sont mis en place et qu’elles disposent d’un accès égal aux ressources complémentaires. “

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