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Dans son rapport de près de 300 pages publié en cette année 2023, rapport relatif à la “Situation des femmes dans les systèmes agroalimentaires”, la Fao, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, a fait le constat selon lequel, la création de systèmes agroalimentaires efficaces, inclusifs, résilients et durables est subordonnée à l’autonomisation de toutes les femmes et à l’égalité des genres. Dans cet article nous vous livrons une  séquence du rapport. La quatrième partie d’une série…

“Pouvoir d’action, normes et politiques

Les normes sociales discriminatoires dans les systèmes agroalimentaires créent des déséquilibres dans les rapports de force entre hommes et femmes et limitent les choix disponibles pour ces dernières, qui consacrent généralement une plus grande partie de leur temps aux soins et aux tâches domestiques non rémunérés. Ces normes restreignent généralement la mobilité des femmes ainsi que les possibilités qui s’offrent à elles de travailler en dehors du foyer et de se livrer à des activités commerciales, et limitent leur accès aux biens et aux revenus et le contrôle qu’elles peuvent exercer sur ceux-ci. La discrimination à l’égard des femmes dans les institutions sociales varie d’une région et d’un pays à l’autre, mais son ampleur reste inacceptable à l’échelle mondiale. Cette situation a pour effet de freiner le plein emploi productif des femmes dans les systèmes agroalimentaires (en tant qu’acheteuses, employeuses ou employées) et d’amoindrir leur capacité à accéder aux services, aux technologies et aux organisations rurales et à en tirer parti.

La promotion de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes est essentielle pour le bien-être des femmes et pour la société dans son ensemble, et présente par conséquent un intérêt en soi. Les vastes progrès accomplis dans l’évaluation de l’autonomisation des femmes au cours des dix années qui viennent de s’écouler montrent que le renforcement du pouvoir d’action des femmes dans les systèmes agroalimentaires a une incidence positive sur la production agricole, la sécurité alimentaire et la qualité de l’alimentation ainsi que sur la nutrition des enfants.

Œuvrer en faveur de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes suppose de s’attaquer aux contraintes imposées par les normes sociales et à la répartition rigide des rôles fondée sur le genre qui conditionnent la participation des femmes dans les systèmes agroalimentaires. On accorde une attention croissante à l’élimination des contraintes créées par les normes sociales discriminatoires et par les politiques et lois ne tenant pas compte de la dimension de genre dans les systèmes agroalimentaires. Les projets visent de plus en plus à accroître l’autonomisation des femmes et à mesurer les effets des interventions sur le pouvoir d’action et l’émancipation des femmes. Pour avancer efficacement dans cette voie, il faut amener les hommes, les garçons et les dirigeants communautaires à prendre part aux processus porteurs de transformation en matière de genre.

Au cours de la dernière décennie, les questions de genre ont pris une place plus importante dans les cadres d’action nationaux. Dans les politiques et budgets nationaux en Afrique de l’Est et en Amérique latine, par exemple, on met de plus en plus en évidence les écarts structurels qui existent en matière d’accès à la terre, aux intrants, aux services, aux financements et aux technologies numériques et on prévoit des mesures pour produire des résultats intégrant les enjeux liés à l’égalité des genres. Toutefois, les politiques agricoles ne traitent pas toutes de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes de la même manière. S’il est vrai que 75 pour cent des politiques agricoles que la FAO a analysées prennent en considération les rôles joués et/ou les difficultés rencontrées par les femmes dans l’agriculture, seulement 19 pour cent d’entre elles définissent l’égalité des genres dans l’agriculture ou les droits des femmes comme des objectifs explicites. Et 13 pour cent seulement encouragent la participation des femmes rurales au cycle d’élaboration des politiques”.

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