Ajustons nos voiles !
Le climat doux et imprévisible qui nous tient compagnie depuis le début de l’année devrait se poursuivre. Sur terre comme au ciel, dans le Bénin méridional, le temps ne sera pas assez clément jusqu’à ce que nous soyons véritablement plongés dans la vraie et habituelle saison des pluies. Prenez donc vos dispositions et évitez les sorties hasardeuses.
Cette alerte, n’est ni scientifique, ni
divinatoire. Elle ne vient pas non plus
des astres. Bien qu’elle ne soit que le fruit de mes Imaginations, elle n’est
pas non plus dépourvue de sens. C’est ce qu’on aurait voulu entendre et lire
bien souvent dans nos médias pour développer la culture de la prévention du
risque au sein de la population.
Sauf
qu’aujourd’hui, les réalités sont toutes autres. Sur les quelques rares chaînes
qui s’y évertuent encore, les espaces météo dégringolent dans les audiences,
loin derrière les télénovelas, voire les JT. Pis, même dans les zones
agro-écologiques, les producteurs n’ont que faire des prévisions saisonnières.
Ils débroussaillent la terre et confient
le reste à la raison de leur foi.
Pourtant,
dans un contexte de dérèglement climatique, il ne suffit plus de se plaindre du
retard des pluies ou de leurs abondances, du caractère désastreux des orages,
ou encore des crises de chaleur. Il faut pouvoir
apprendre à vivre avec, en délectant à volonté des alertes météo. L’américain
William Arthur Ward a écrit : « le pessimiste se plaint du vent ; l’optimiste
se dit que le temps va changer ; mais le réaliste ajuste les voiles ». Alors,
mettons-nous à l’abri, tant qu’il est encore temps.
Certes,
d’aucuns diront qu’elles ne servent à rien des alertes qui ne se concrétisent
que très peu. Combien de fois ne nous sommes-nous pas plaints de voir rayonner
au-dessus de nous le soleil alors qu’on nous a prévu un ciel orageux ? Mais la
météorologie n’est qu’une science. Elle n’est ni née de la lumière, ni du vrai
Dieu. L’efficacité des prévisions ne dépend que de la qualité des données
collectées des modèles d’analyses. Il faut pouvoir disposer des moyens humains
et de technologies de pointes pour combler les attentes. C’est aussi une
question de souveraineté.
Alors,
ajustons nos voiles, en amenant les citoyens à s’approprier les bulletins
météo, en mettant à disposition des producteurs, des prévisions de qualité afin
qu’ils sachent quand il faut éventrer la terre pour y puiser sa générosité
infinie, avec la bénédiction du Ciel.
Ajustons
nos voiles en nous dotant d’équipements modernes de prévision. Ainsi, nous
n’aurions plus besoin de polémiquer autour des alertes qui pleuvent ces
derniers mois sur les réseaux sociaux, annonçant tantôt la bonne nouvelle,
tantôt des catastrophes historiques.
En
attendant, peut-être que le Bénin ne s’offre à coût de milliards de nos Francs
un radar pour affiner ses prévisions, faisons foi à notre météo nationale et
aux prévisions régionales. Car, nul ne sait le jour, ni l’heure, mais nous
aurions été prévenus au mieux.
*Fulbert
Rodrigue ADJIMEHOSSOU*
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