Journaliste de formation, Awanabi Idrissou s’intéresse aussi aux questions agricoles. L’agriculture, elle la découvre très tôt à la fin de sa formation de licence en journalisme. Et depuis, c’est une love story agricole quelle raconte à travers son blog.
Auto-récit
d’une femme battante.
Agri-blogueuse,
fruit d’une passion ou résultat d’une formation ?
Je dirai que c’est le fruit d’un intérêt particulier que j’ai toujours eu pour l’agriculture. Pour l’obtention de ma licence en journalisme, j’ai fait un mémoire sur le : Rôle de la radio dans le développement agricole : cas de la culture de l’igname dans le département de la Donga. J’ai dû me rendre sur le terrain auprès des producteurs pour enquêter. J’ai soutenu avec une mention très bien. Tout est parti de là. Ensuite, j’ai reçu une petite formation dans le domaine du numérique pour laquelle il fallait créer quelque chose pour matérialiser ces acquis. Je voulais créer un média dédié à l’agriculture toujours dans le sens de l’intérêt que je porte pour ce domaine. En dehors de cela, c’est aussi pour moi une manière de faire le journalisme d’une façon différente. Je ne voulais pas être forcément comme la majorité des journalistes qui sont dans un organe et tout, mais je voulais déjà créer moi-même un média puisque internet me le permettait. C’est ainsi, j’ai créé mon blog. Au départ, je l’appelais ‘’Jeunes et agriculture au Bénin’’. Mais avec le temps, j’ai compris que c’était une thématique qui avait beaucoup d’enjeux, et qui m’a même déjà fait voyager. Je suis allée à Dakar pour ce qu’on appelle le Conseil Ouest-africain pour la recherche agricole (Coraf). Cela m’a montré qu’il fallait une autre dynamique et ne pas me limiter aux actualités agricoles du Bénin, ce qui a fait que j’ai créé Agri Youth. Eh ! Depuis plus d’un an, j’ai transformé mon blog ‘’Jeunes et agriculture au Bénin’’ en Agri Youth pour parler de manière plus globale des jeunes dans le domaine agricole. Il faut dire aussi qu’on ne s’arrête pas à la thématique jeunesse et agriculture, mais il y a aussi des thématiques connexes comme l’environnement, les changements climatiques, qui nous intéressent.
Du journalisme
à l’agriculture, il n’y a qu’un seul pas ?
Je n’ai pas quitté un domaine pour l’autre. Je suis toujours dans le domaine du journalisme, mais seulement spécialisée dans le domaine des informations agricoles. Il n’y a pas de pas, il y a juste une corrélation, disons peut-être une spécificité.
L’agriculture
représente aujourd’hui quoi pour vous ?
Je pense que c’est déjà connu de tous. L’agriculture, c’est le pilier même du développement au Bénin. C’est justement une des raisons qui me pousse à ne pas abandonner ce que je fais pour la promotion agricole. Le but aussi est de promouvoir les jeunes entrepreneurs agricoles qui promeuvent les produits locaux (Made in Bénin).
Qu’avez-vous
déjà gagné en faisant cela ?
L’objectif premier, ce n’est vraiment pas de gagner quelque
chose. En dehors du blog, je vis d’autres choses. Mais, il faut dire aussi que
nous faisons parler de notre blog au
niveau d’autres médias. J’ai surtout gagné en expérience parce que ce n’est pas
un truc simple. Il faut aller aux contacts des acteurs du domaine, les
rencontrer, discuter avec eux, leur faire des interviews et écrire des
articles. J’ai aussi gagné la confiance de ces personnes qui me contactent
lorsqu’elles ont des évènements et qui aimeraient avoir de la visibilité sur
notre plateforme. C’est déjà beaucoup pour moi. Je profite pour les remercier
et dire aux autres acteurs du domaine de ne pas hésiter à nous joindre parce
que c’est en boostant la visibilité de nos produits que notre agriculture ira de l’avant. Nous
avons des produits locaux magnifiques qui manquent simplement de visibilité tant sur le plan national
qu’international pou être compétitifs avec ceux des grandes firmes. L’ambition
est que ce média soit la vitrine des entrepreneurs agricoles au Bénin et en
Afrique. C’est dans ce sens-là que j’ai postulé à un appel à candidature du
Conseil Ouest-africain pour la recherche agricole (Coraf), et j’ai été retenue
en tant que jeune porteur de projet dans le domaine agricole. Voilà ce que nous
avons gagné pour le moment.
Vos ambitions
à long terme ?
Mon ambition est d’en faire une entreprise qui offre des services de communications aux acteurs du
monde agricole. Nous voulons aussi constituer une plateforme qui donne de la visibilité tant au
plan national qu’international aux entrepreneurs et aux initiatives agricoles
et environnementales. Sans visibilité aujourd’hui, on ne peut rien entreprendre. Si vous faites un
métier sans visibilité, vous ne faites
rien. Plus vous êtes connus dans le métier, plus votre valeur augmente sur le
marché. Les actions que mènent les acteurs du domaine ont vraiment besoin de
visibilité parce qu’il y en manque.
Mot de la fin
J’invite ceux qui hésitent à se lancer dans le domaine du blogging pour l’agriculture, à faire un pas. Le secteur est certes embryonnaire, mais, plus nous serons nombreux, plus nous ferons entendre la voix de notre agriculture et par ricochet, celle de notre art culinaire. Je profite pour vous remercier pour cette opportunité que vous m’offrez.
Propos
recueillis par Ozias Hounguè
Le chemin semble long habituellement mais l’arrivée sera belle et inspirante. Courage à toi.
[…] qu’à cette édition, Awanabi Idrissou, agri-blogueuse a vaillamment représenté la gent féminine. En plus, d’être membre du comité […]
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