GREEN NEWS Le Magazine de l’économie verte
N° 04 Avril 2019
Quelques années ont suffi pour que le sable devienne un enjeu économique de premier plan dans beaucoup de communes au Bénin. Les conséquences causées par cette activité de dragage de sable n’ont pas fini de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Les impacts environnementaux et sociaux sont révélateurs d’une catastrophe. Dans la commune d’Adjohoun par exemple, face au désastre que cause ce juteux et suicidaire business de dragage de sable, les débats foisonnent. ‘’Green News’’ aussi s’y mène. Dans ce numéro, votre magazine vous propose des avis de spécialistes…
Dans sa
parution du 01 mars 2019, le quotidien Matin Libre a donné l’alerte. (https://matinlibre.com/2019/03/01/catastrophe-sociale-et-environnementale-a-adjohoun-sos-sauver-kode-du-dragage-de-sable/b).
«Le village de Kodé, ainsi que plusieurs autres, sur les rives du fleuve Ouémé,
dans la commune d’Adjohoun est menacé. L’extraction de sable continental semble
sonner l’apocalypse de ce village qui présente des signes précurseurs d’une
catastrophe environnementale imminente. Les conséquences écologiques de cette
activité sont lourdes pour ces localités, avec pour corollaires, l’érosion de
la berge, l’effondrement des habitations, etc », peut-on lire dans
l’article. Dans son rôle de veille à la protection de l’environnement, ‘’Green
news’’ s’est proposé d’aller au-delà du rendu. Les conséquences, il s’en
préoccupe.
Avis de spécialistes…
Le dragage du sable lagunaire
et fluvial a vu le jour à la suite de l’application du décret pris par le
gouvernement béninois à travers l’Agence béninoise pour l’environnement (Abe), décret N°2008-615 du 22 octobre 2008 qui, interdit l’exploitation du sable
marin depuis le 24 février 2009. Ce n’est plus, en effet, aucun doute pour
personne que cette activité de prélèvement de sable à des conséquences
néfastes. Par exemple, selon les auteurs (Geode, 2012 ; Hakkou et al.,
2015 ; (Hakkou, 2012 ; Duclos, 2012), on note une modification de
l’habitat, une modification structurale, comportementale et trophique de la
biodiversité aquatique, une modification du fonctionnement du réseau
hydrologique de l’habitat. Pour Romaric Lalèyè, Doctorant en hydrobiologie,
pêche et aquaculture, les différentes modifications peuvent être bénéfiques
pour la biodiversité c’est-à-dire, la restauration des nids de reproduction. Elles
peuvent aussi favoriser une production optimale pour certaines et non pour
toutes les espèces aquatiques, car il y en a qui se sentent à l’aise à cause de
la profondeur et qui se reproduisent facilement. Pour d’autres auteurs les
différentes modifications peuvent aussi créer des perturbations dans les
écosystèmes aquatiques, avec souvent des impacts négatifs. En effet, elles peuvent
être destructrices de l’habitat et de la diversité biologique (Newell et al.,
1998) et défavorables à la production et à la conservation d’autres espèces de
la biodiversité aquatique (Frouin, 1996).
Selon les explications de Bernadin
Djossou, spécialiste en gestion durable des terres sur le projet
GIRE-PSE-OmiDelta, le désastre
causé par le dragage du sable s’explique par le phénomène de
Renard en hydrologie. Les excavations créées font évoluer les belges de façon
régressive. Tout va conduire par la suite aux
catastrophes actuelles, c’est-à-dire la perte des terres et donc, celle des
palmiers et arbres qui bordaient la lagune à Kodé.
Au-delà de tout, le recadrage s’impose
Le dragage dans une
mesure est considéré comme une action salvatrice permettant de lutter contre les
comblements des lacs et cours d’eau. Pour le cas d’espèce, cet avantage serait
doublé d’un avantage économique créateur de richesse pour la commune. Si le
constat est d’avertir sur une probable catastrophe environnementale, voir
écologique, c’est sans doute que les autorités locales ne font rien pour
encadrer la gestion de cette activité sur tous ses aspects (technique, organisationnelle,
environnemental, etc). Soit, cela est dû, à une ignorance, et donc ils ont
besoin d’être sensibilisés et formés, soit c’est simplement une négligence, et
cela doit interpeller. On attend souvent que le mal s’installe d’abord, avant
de crier SOS. Le pauvre enclin à sa survie n’a aucune mesure de protection de
son environnement, il appartient donc aux autorités de prendre leurs
responsabilités et d’agir dans un esprit de gestion participative, qui profite
non seulement aux bénéficiaires, mais également à la commune à travers la
création de matières imposables. C’est du moins, ce que l’option de
Christian
Houenou, responsable de l’Unité régionale d’appui sud (Ura sud). A sa suite,
Adrienne Akindélé, Ingénieur environnementaliste
à Africa green corporation, va évoquer l’article 88 de la loi cadre sur
l’environnement en République du Bénin. Cet article qui stipule, en effet, que tout
projet de développement économique doit suivre la procédure d’études d’impact environnemental. Cela
étant, fait-elle savoir, le débat revient d’une part à la mise en application
des mesures d’atténuation élaborées dans le Plan de gestion environnementale et
sociale (Pges), pour mieux intégrer l’activité aux milieux biophysiques et humaines.
D’autre part, il revient à rendre effectif le suivi environnemental dont à en
charge le Ministère du cadre de vie (MCVDD) à travers ses services déconcentrés
tels que l’Abe, les directions départementales dudit ministère. Selon ses
propos, au cas où, ce document n’existerait pas, un audit environnemental
s’impose afin de recadrer le dragage de sable. Dans le cas d’espèce, signifie
la spécialiste, comme voie de recours, la population est invitée à porter sa plainte vers la police environnementale pour
les formalités d’usage vu le niveau du sinistre.
[…] de la célébration de l’alimentation? Pendant combien de temps restera-t-il encore silencieux au cri de détresse de sa population anxieuse? […]
[…] catastrophe sanitaire et environnementale pure et simple ; c’est l’expression qui qualifie le mieux le sujet de l’abattoir de Cotonou. […]