GREEN NEWS, Le Magazine de l’économie verte
Les activités humaines sont à l’origine des problèmes environnementaux qui
affligent la planète et les êtres humains. La déforestation contribue autant à
l’épuisement de la ressource arboricole qu’à la destruction de l’habitat
forestier. Dans le lot de ces espèces végétales menacées nous pouvons citer : le ougotin,
le kininoutin, le kpassatin, le amassou et le golotin. Marc Sêwayi, Paysagiste
et Directeur des secrets des plantes et
Marcellin Agossou Aïgbè, Professeur de Naturophatie et Chercheur en ressources
naturelles endogènes, à travers l’émission
Terre d’ici et d’ailleurs nous parlent de
leur intérêt pour les populations, des menaces de leur disparition et la
possibilité qu’on puisse les recréer.
La déforestation contribue au
réchauffement planétaire, à la dégradation des sols et à l’érosion de la
biodiversité. A quoi devrait ressembler notre environnement futur si il n’y a
plus d’arbre? Pas facile de répondre à cette question. En revanche, on sait, à
peu près, ce qu’il fut. A savoir, qu’Athiémè, signifie (Atinwémè),
littéralement, ” au cœur du bois blanc”. Aujourd’hui, presque plus de
bois blanc. Aux générations futures de cette commune, il leur sera conseillé
les manuels de sciences naturelles pour connaître l’histoire de leur région. A
savoir, également, que ” Atinkanmè” littéralement ” au milieu
des arbres “, a existé sous nos yeux, à Cotonou, une niche écologique,
longtemps disparue. A savoir, aussi, que, ” awhouassa”,
littéralement, ” sous l’arbre de néré “, a lui attribué, comme nom,
n’a pas été le fait d’un hasard. Aujourd’hui, point de néré et pourtant, ce
quartier de la commune de Bohicon, continue de porter son nom. A savoir, en
fin, que, zoungoudo et zounzonmè, sont deux noms de quartier de
l’arrondissement d’Avogbanna, choisis en fonction d’un écosystème qui n’a pas
résisté aux caprices des hommes. Et j’en oublie. Mais au-delà de ces faits, ce
qui choque, c’est la position géographique du Bénin. Notre pays ressemble un
gros coup de poing enfoncé dans l’Afrique, dans une zone qui porte le fameux
nom de ” Dahomey Gap”. Moins arrosé est la caractéristique de ladite
zone et donc moins de forêt comme c’est le cas en Afrique Centrale. Une
faiblesse naturelle mal gérée avec à la clé, la disparition d’une partie de sa
végétation. Parmi ces espèces figurent
par exemple le ougotin qui a disparu totalement sous les feux et les flammes
d’une activité, à tel point qu’on se demande si les autres ne subiront pas le
même sort ? A cette interrogation à
en croire Marcellin Agossou Aïgbè, Professeur de Naturophatie et Chercheur en
ressources naturelles endogènes, cela arrivera un jour si on n’y prend garde.
Pour lui : « Un jour à l’autre on va tout décimer et puis la
terre nourricière sera dépourvue de ces espèces et rendez-vous les dégâts » ;
a-t-il laissé entendre. En effet, selon lui, on évolue sans savoir que demain
est là. La révolution en a aussi fait dans son temps où on a coupé les arbres
sous prétexte qu’ils en cachent des esprits mauvais. Une idée partagée par son
collègue Marc Sêwayi, Paysagiste et Directeur des secrets des plantes. « Il
y a aussi la non maîtrise de l’écologie par nos élus politiques et qu’on veut faire tout en béton. Ce qui à
suscité le feu Kérékou en 1985 à
instaurer la journée de l’arbre » ; à-t-il ajouté. L’autre raison de
la disparition de ces espèces soulevée
par les deux invités de Didier Hubert MADAFIME est la l’oisiveté et la faible orientation du monde rural sur le développement de ces chaines de valeurs de nos ressources
naturelles. Car selon eux, le jeune diplômé déscolarisé sans emploi et certains
des paysans dont les terres sont lessivées
puis le rendement n’est plus au rendez-vous dans l’exploitation agricole
essaient de décimer ces espèces pour en faire du charbon. En plus de ça, les
fabriquant des mortiers, de pilons et certains forestiers sont à l’origine de
la disparition de ces arbres.
Propriété pour les
populations…
Le ’’ Ogoutin’’ en français le ‘’Karité’’, une espèce qui se retrouve au
Nord du Bénin joue un rôle très important comme le palmier à huile. De bourgeon
jusqu’ à la racine, cette plante guérit des maladies telles que l’asthme. Ces
feuilles régénèrent le sol. Donc un
avantage pour les paysans. Elles sont aussi utilisées dans l’ancien temps
pour faire le bain aux cadavres. Son fruit contenant de l’ammate contient du
magnésium. La noix quant à elle, est utilisée pour la fabrication du beurre de
karité.
Le ‘’kininoutin’ ’en français Le ’’ neem’’
une plante qui pousse dans le désert et qui n’a pas besoin d’eau est
utilisée comme cuire dent.
Le ‘’kpassatin’’ en français le ‘’baobab’’, surnommé l’arbre du pharmacien joue
un rôle très important dans la médecine traditionnelle, et presque toutes les
parties de l’arbre (le fruit, la pulpe, les feuilles…) ont une fonction
thérapeutique. Il est à la fois un fébrifuge, un analgésique, un
anti-diarrhéique. Il est même utilisé pour soigner les personnes atteintes de
variole et de rougeole. L’huile de
baobab protège la peau des vergetures ; elle atténue les brûlures et accélère
la cicatrisation des plaies.
Le ‘’amassou’’ en français le ’’
Dartrier’’ est une plante dont les feuilles peuvent servir de complément
nutritif ou pour une mauvaise digestion car elles renferment des flavonoïdes.
Le ‘’golotin’’ en français le ‘’
kolatier ’’, est une plante originaire d’Afrique de l’Ouest.
La noix de cola est, depuis des
siècles, un remède traditionnel africain destiné à lutter contre la fatigue
physique et intellectuelle, en améliorant la vigilance et les performances
cognitives (les alcaloïdes présents dans le cola sont des stimulants du système
nerveux central) ou à servir d’aphrodisiaque lié à l’effet stimulant de la
caféine.
Ils ont pour finir souhaité une replantation de ces espèces en voie de
disparition par localité et interpellent chaque acteurs étatiques ou non
étatiques, gouvernement et populations de veiller à la protection de celles qui sont encore là.
Fabrice Avocevou
Laissez un commentaire