Un
atelier de renforcement des capacités sur le concept des Indications
géographiques et le processus de sa mise en œuvre a été animé par des
spécialistes de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO) et de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle
(Oapi) au profit des membres du Comité national de mise en place des
indications géographiques (Conamp-IG) et des représentants des acteurs des
filières ananas, Gari Sohoui et huile du 15 au 17 mai 2019 à l’Infosec de
Cotonou.
Les
notions et procédures nécessaires à l’élaboration de cahier des charges en vue
de l’enregistrement de l’indication géographique de l’ananas pain de sucre du
Bénin ont été principalement abordées. A l’issue du séminaire, organisé dans le
cadre du projet de la FAO, TCP/BEN/3602 «Amélioration de la productivité, de la
compétitivité et développement d’une indication géographique de l’ananas pain
de sucre du Bénin», les experts de la FAO ont fait une synthèse des travaux sur
l’IG ananas pain de sucre et présenté les outils de traçabilité aux acteurs de
la filière ananas à Allada, le 18 mai 2019.
Axée essentiellement sur les préalables
à l’enregistrement d’une indication géographique, les mécanismes de mise en
place d’une indication géographique ainsi que son suivi, la session de
formation a été animée par la responsable du Programme des Indications
géographiques à la FAO, Mme Sibylle Slattery, les consultants internationaux de
la FAO sur les IG, Monique Bagal et Olivier Renard, et le responsable du
Programme des Indications géographiques à l’Organisation africaine de la
propriété intellectuelle (OAPI), Michel Gonomy. Elle a notamment permis
d’outiller les membres du Comité national de mise en place des indications
géographiques
(CONAMPIG) pour la maîtrise de l’examen
des demandes des organisations interprofessionnelles visant l’enregistrement
d’une indication géographique ainsi que la démarche pour l’attribution de ce
système de propriété intellectuelle qui apporte de la valeur ajoutée aux
produits spécifiques tout en valorisant le patrimoine naturel et culturel de
leurs lieux d’origine.
Le pain de sucre, variété représentant
75% de la production nationale d’ananas du Bénin et dont la demande est sans
cesse croissante sur le marché national, sous-régional et international en
raison de la réputation de sa qualité, est au centre d’une telle démarche pour
la mise en place d’une indication géographique, dans le cadre du projet
TCP/BEN/3602 «Amélioration de la Productivité, de la Compétitivité et
Développement d’une Indication Géographique de l’Ananas Pain de sucre du
Bénin». «Ce projet appuie les initiatives du gouvernement visant à faire de la
filière ananas un levier de développement. Le développement d’une indication
géographique de l’ananas pain de sucre apportera une véritable impulsion au
développement local du plateau
d’Allada où est produite cette variété
d’ananas à 97%», a souligné la Secrétaire générale du ministère de
l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Mme Françoise Komlan Assogba, dans
son discours d’ouverture du séminaire de formation. «C’est pour cela qu’il est
impérieux de renforcer les capacités des membres du Comité national des IG, en
vue d’un meilleur aboutissement de leur mission de promotion des IG car lorsque
le processus est bien conduit, les IG apportent de la valeur ajoutée à des
produits traditionnels, bénéficiant ainsi aux petits producteurs qui assurent
l’essentiel de la production agricole au Bénin», a-t-elle renchéri. Pour la
responsable du Programme des Indications géographiques à la FAO, Mme Sibylle
Slattery, «ce projet dépasse la simple mise en œuvre d’une IG. Il porte sur le
développement de la chaîne de valeur de l’ananas pain de sucre avec notamment
l’installation d’une unité de production des rejets de qualité et le
renforcement de capacités techniques des acteurs de la filière». En effet,
grâce au projet TCP/BEN/3602 piloté par le ministère en charge de l’Agriculture
à travers l’Institut national des recherches agricoles du Bénin (INRAB), une
unité de production de base de rejets sains d’ananas pain de sucre est
installée dans l’enceinte du Centre de recherche agricole Sud (CRA-Sud) à
Niaouli, à soixante-dix kilomètres de Cotonou. A terme, un noyau de producteurs
semenciers sera formé sur les techniques de multiplication des rejets certifiés
d’ananas pain de sucre qui serviront de matériel de plantation aux producteurs.
«Le Bénin est un des pays de l’Afrique de l’Ouest les plus en avance sur la
question des IG. Les IG figurent comme priorité dans le cadre du programme
stratégique gouvernemental. Un Comité national pour la mise en place des
indications géographiques au Bénin est créé depuis 2012, alors qu’à l’heure
actuelle, parmi les pays membres de l’OAPI, seulement la moitié a créé son
comité national IG», a fait observer Mme Slattery.
En plus de l’appui technique et
financier de la FAO à travers le projet TCP/BEN/3602, le processus visant la
mise en place d’une indication géographique pour l’ananas pain de sucre du
Bénin sera accompagné par le Programme d’appui à la mise en place des
indications géographiques dans des Etats africains (PAMPIG) que met en œuvre l’OAPI.
Ce programme a retenu dans sa deuxième phase d’enregistrer une IG pour sept
produits en Afrique dont trois au Bénin (ananas pain de sucre d’Allada, gari
Sohoui de Savalou et huile d’arachide Agonlimi d’Agonlin). «Les acteurs
agricoles au Bénin peuvent être maintenant rassurés qu’avant la fin de la
deuxième phase du PAMPIG prévue pour 2021, la feuille de route pour la mise en
place de l’indication géographique de l’ananas pain de sucre sera concrétisée
et les acteurs clés de la filière responsabilisés pour son suivi», a indiqué le
responsable du Programme des Indications géographiques à l’OAPI, Michel Gonomy.
Source : FAO
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