Le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA) vient de délivrer un « Rapport sur la numérisation de l’agriculture en Afrique » entre 2018 et 2019. Lequel veut servir « de baromètre pour l’état actuel de la digitalisation pour l’agriculture en Afrique ».
La digitalisation offre un champs d’innombrables possibilités.
Aucun secteur ne semblerait dire le contraire. Surtout pas celui de
l’agriculture où l’innovation afflue et les solutions technologiques sont de
mises pour un meilleur développement et par conséquent le rehaussement de
l’économie.
Dans son récent rapport, le CTA – une institution conjointe
opérant dans le cadre de l’accord de Cotonou entre le groupe des États ACP
(Afrique, Caraïbes et Pacifique) et les États membres de l’UE (Union
européenne) – fait de nombreux constats. Il note, entre autres, des conditions
économiques améliorées et une poignée d’acteurs commençant à développer des
entreprises viables dotées de modèles financiers attrayants.
Mais également que les investissements restent petits, et
alimentés principalement par des donateurs, tandis que l’investissement privé
est à la traîne. Quelques indicateurs d’impact prometteurs en émergence et une
transformation agricole prioritaires pour les Africains mais difficile à
réaliser figurent également dans la liste de constats.
Cette étude rapporte aussi que les preuves qui attireront des
investissements ciblés pour développer cette transformation sur le continent
font défaut. Face à cet état des lieux, « sans la politique et l’investissement
appropriés, le développement risque d’être fragmenté, ni durable ni inclusif »,
laisse savoir Michael Hailu, directeur de l’institution auteure de ce rapport.
Lequel précise que « le continent a besoin d’une agriculture inclusive et écologiquement
durable pour renforcer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et
élargir l’opportunité économique ».
A cet effet, il préconise un développement coordonné, le partage
des meilleures pratiques et qu’une « approche collaborative pour déployer et
intensifier l’innovation numérique, principalement axée sur l’utilisation
croissante par les agriculteurs » soit adoptée. Ce qui renvoie à l’objectif de
cette étude. Lequel se situe en effet dans la définition des opportunités et
les projections utiles à l’orientation en matière de politique et
d’investissement en Afrique. Il veut servir « de baromètre pour l’état actuel
de la digitalisation ».
Les résultats de l’enquête se sont basés sur la triangulation
d’un vaste ensemble sources primaires et secondaires incluant, entre autres, :
une enquête envoyée à 430 entreprises évoluant dans la digitalisation pour
l’agriculture (D4Ag), une base de données suivant 390 solutions de D4Ag actives
en Afrique sub-saharienne, la présence géographique, les revenus et les
impacts. Mais aussi sur des entretiens avec plus de 120 leaders de
l’agroalimentaire, des experts en technologie, des fournisseurs de solutions
D4Ag, des donateurs, des investisseurs, des études de cas par pays en Ethiopie,
au Nigeria, au Sénégal, au Ghana, au Rwanda, au Kenya et au Sahel.
Les
apports du numérique
Par ailleurs, en début du rapport Michael Hailu note de nombreux
avantages du numérique. Pour lui, il est question du rapprochement des pays, la
réduction des obstacles au commerce et l’offre d’une opportunité aux jeunes
entrepreneurs « natifs du numérique » à l’avant-garde de l’innovation appliquée
à différents secteurs de l’économie.
D’après lui, « en agriculture, la numérisation pourrait changer
la donne en stimulant la productivité, la rentabilité et la résilience au
changement climatique ». Il remarque d’ailleurs que « la transformation de
l’agriculture est une priorité dans l’agenda politique des gouvernements
africains dans leur effort pour relever les défis de l’insécurité alimentaire et
nutritionnelle, du changement climatique, du chômage des jeunes et de la
croissance économique en général ».
Selon lui, « avec les bonnes politiques, l’innovation et
l’investissement, l’agriculture du continent pourrait transformer en une
centrale non seulement pour nourrir une population croissante, mais également
pour créer des emplois décents pour des millions de jeunes ».
Aurore Bonny/ (CIO Mag)
Laissez un commentaire