L’agriculture biologique (bio) convainc de plus en plus de
consommateurs et de producteurs dans le monde. C’est d’ailleurs l’un des
secteurs à connaître une croissance à deux chiffres, sauf dans les zones où
elle est déjà bien développée et où la progression est encore de plus de 5 à
6%. Les pays qui
la développent y voient un intérêt financier sur un marché en pleine progression,
mais aussi un atout environnemental et social. Au Bénin, avec
les dernières actualités sur les pesticides notamment le glyphosate, les
consommateurs béninois sont de plus en plus orientés vers les produits
naturels, agroécologiques ou biologiques.
Autrement, ils se tournent vers la consommation des produits issus d’une
agriculture plus respectueuse de l’environnement et plus saine. Sur quel marché
se trouvent-ils ? Comment sont-ils produits ? Qui sont ces entrepreneurs
agricoles ? Voilà autant de questions que se posent désormais les
consommateurs écoresponsables béninois. A Romuald
Assogba, consultant en agriculture écologique et biologique d’y répondre.
Green News : Qu’en est-il de la
production biologique au Bénin
D’abord, l’agriculture
biologique est une façon naturelle de produire des cultures en respectant la
terre et les animaux, et en évitant les méthodes potentiellement dommageables
pour l’environnement et la santé humaine. C’est un système de production
agricole fondé sur des principes écologiques, qui cherche à respecter le
vivant et les cycles naturels. Elle est conduite de manière prudente et
responsable afin de protéger la santé et le bien-être des générations actuelles
et futures ainsi que l’environnement.
Au Bénin, la « pratique » de la production biologique certifiée a commencé avec l’initiative d’une ONG locale. Il s’agit de l’Organisation béninoise pour la promotion de l’agriculture biologique (Obépab) dont le promoteur est le professeur Simplice Vodouhè. Le coton en est le premier produit agricole certifié bio et cela remonte dans les années 1998. Avec comme zones de production, Djidja, Glazoué, Kandi et Sinendé, etc. Une production destinée à l’exportation avec des exigences de cahiers de charge qui obligent les producteurs à avoir un système de production biologique même si tous les cultures issues de ce système ne sont pas certifiés Bio. Il s’agit des cultures céréalières de consommation telles que le maïs, le niébé, le sorgho et surtout le soja qui est fortement conseillé comme culture améliorante du sol en azote.
Sur quels marchés se trouvent ces produits biologiques
Avant tout propos, retenons qu’avec les
dispositifs que nous avons actuellement « tout produit bio doit être certifié
soit par un système de garantie soit par un tiers ». Ainsi, ces produits
précédemment cités n’étant pas certifiés bio, mais issus d’un système de
production « biologique» s’écoulent sur le marché local, sans la connotation
label bio, et au prix conventionnel. Rassurez-vous, ce n’est que le surplus qui
est orienté vers le marché et se vendent au prix conventionnel aux parents ou
amis proches des producteurs. Sinon, la majeure partie est réservée pour
l’autoconsommation de l’unité domestique de production.
En outre, la forte demande en produits bio au Bénin
ces derniers temps, amène certains promoteurs à faire de l’auto déclaration du
label bio de leurs productions. Allez-y voir de plus près car certains produits
sont déclarés biologiques sans aucun contrôle. Certains le font par ignorance,
et d’autres par malhonnêteté.
Comment sont-ils donc produits ?
Ils sont produits tout comme les autres produits
mais, répondent à un cahier de charge du marché avec un suivi strict et bien documenté.
Chaque marché à ses exigences que l’entreprise productrice doit observer et
renseigner. Les opportunités qu’offre aujourd’hui
le marché des produits biologiques justifient l’intérêt de ces entrepreneurs
agricoles qui s’y investissent d’avantage. Du coton en passant par le beurre de
karité au moringa et à l’ananas,
tels sont entre autres les produits certifiés bio par tierce au moins une fois
au Bénin. Et récemment le soja porté par la société Africa green corporation.
Mot de fin
Je
félicite le promoteur de Green News pour tout ce qu’il fait pour le
développement du marché de bio au Bénin.
« D’après les estimations provisoires, le marché mondial des aliments et boissons biologiques a atteint en 2016 un volume avoisinant les 90 milliards d’USD ». Les taux de croissance étaient élevés partout dans le monde, mais plus spécialement en Amérique du Nord et en Europe du Nord » Biofach de 2018.
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