« La raison du plus fort est toujours la meilleure », voilà qui
résume à merveille, les pratiques de certaines multinationales en Afrique.
Elles viennent puiser les matières premières indispensables à leur production
sur le continent tout en imposant leur loi et leur humeur à leurs partenaires
et fournisseurs africains. Pis, elles dépouillent le continent de ses matières
premières surtout agricoles au détriment des communautés autochtones et
masquent le crime par des intentions d’actions de développement social.
Lesquelles actions ne sont jamais concrétisées ou le sont dans une
moindre mesure pour servir d’épouvantail à la firme.
Selon
un rapport de Greenpeace rendu public le 19 juin à Dakar, Les farines et huiles
de poisson produites en Afrique et exportées vers la Chine et l’Europe mettent
en péril l’alimentation de millions d’Africains. « Des centaines de milliers de
tonnes de poissons sont transformées en farine ou en huile pour l’exportation
au détriment d’environ 40 millions d’Africaines et d’Africains ». « Les
produits de la pêche qui bénéficiaient aux pêcheurs artisans et aux femmes
transformatrices » et « permettaient de nourrir les familles les plus démunies,
sont désormais exportés pour alimenter des exploitations d’animaux d’élevage »,
a déclaré Ibrahima Cissé, responsable de la campagne Océans de Greenpeace
Afrique, cité dans le rapport.
Il en
va de même pour les autres matières premières agricoles comme le cacao ou le
karité que les multinationales rivalisent d’ardeur pour acheter en Afrique. Le
continent est ainsi devenu, le terrain de jeu favori de plusieurs firmes
internationales qui y font pour la plupart, 50 à 70% de leurs chiffres
d’affaires en ne laissant tomber que des miettes pour les locaux. Comme le
relate ce rapport de Greenpeace, les multinationales comme Olvea Atlantic,
Sorec, Sino-Rim et autres, retirent le poisson des assiettes et de la bouche
des africains pour le donner aux animaux en occident au nom du
fair-for-life.
Surexploitation et épuisement des ressources
halieutiques : l’histoire se répète
Certaines
sociétés épinglées par Greenpeace, telle Olvea fish oils, ont une longue
histoire de participation au pillage des ressources halieutiques des cotes
lointaines. En effet, l’entreprise s’est développée avec la pêche fécampoise à
la morue au large de Terre-Neuve et du Groenland. L’intensification effrénée de
la pêche à la morue – jusqu’à 1 800 000 tonnes pour la zone atlantique
nord-ouest – a eu pour conséquence désastreuse l’effondrement des captures dans
les années 70 et 80 : la biomasse de morue tombe alors à 1 % de son niveau
originel ! Le gouvernement canadien n’aura d’autre choix que d’imposer un moratoire
presque total sur la pêche de la morue en 1992, ce qui mit fin à l’industrie de
la pêche à la morue de Terre-Neuve. Aujourd’hui les prises de morue dans
l’ensemble de la zone atlantique nord-ouest ne sont plus que de l’ordre de 40
000 tonnes par an.
Le
groupe de travail de la FAO, qui se réunit une fois par an pour évaluer l’état
des stocks de poissons en Afrique de l’Ouest s’est montré extrêmement clair
dans ses conclusions : ce stock de poissons, en particulier le stock de
sardinelles, est surexploité et la taille du stock est au plus bas. On estime
aujourd’hui qu’il pourrait se situer à seulement 25 % du niveau nécessaire pour
produire le rendement maximal durable. De plus, une campagne acoustique
réalisée en 2017 par le RV Dr Fridtjof Nansen a constaté́ la plus faible
biomasse jamais enregistrée à la fois pour les sardinelles rondes et plates.
Des labels et certificats comme écrans de
fumée
Face
à l’urgence de la situation, les entreprises incriminées font valoir avec
cynisme leurs certificats de bonne conduite : Olvea fish oils exhibe avec
fierté son certificat ‘Friend of the Sea’ (ami de la mer) donné par un
organisme Européen et annonce sur son site web : « nous nous approvisionnons
uniquement dans les zones géographiques dont le stock de poissons a été
identifié et catalogué comme durable par la FAO (Organisation des Nations Unies
pour l’alimentation et l’agriculture). »
Rappelons
ici que Friend of the Sea a été critiqué pour avoir certifié la société F.C.F
Fisheries, basée à Taïwan, qui a reçu des amendes “en tant que fournisseur de
thon capturé illégal, non réglementé et non déclaré”, et a cinq navires qui ont
été ajoutés à la liste noire de Greenpeace International. Selon un examen de la
FAO, Friend of the Sea ne semble pas entièrement conforme à leurs directives.
Mais cela ne semble pas gêner OLVEA. Contacté par nos soins, la firme française
s’est muée dans un silence total comme pour donner crédit à ce rapport
accablant publié par Greenpeace.
Alors
que les communautés africaines se réveillent peu à peu pour réclamer plus
d’équité dans l’exploitation de leurs ressources, ces multinationales se
cachent derrière la certification « fair-for-life » pour créer moult préjudices
aux entrepreneurs et investisseurs locaux qui eux, ont véritablement à cœur le
bien-être des communautés locales. Il est ainsi devenu fréquent, de voir une
multinationale remettre en cause un contrat (surtout quand ça ne l’arrange pas)
avec un fournisseur sous un prétexte fallacieux afin de le contraindre à
renégocier les termes dudit contrat ou à l’annuler. Ceci sans le moindre
scrupule ou le moindre souci du sort réservé aux collaborateurs de ce
fournisseur qui emploie des dizaines de jeunes et de femmes des communautés
locales.
Roméo AWOKEDJI (Coll)
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