La cérémonie de remise de chèque est prévue pour ce mardi 13 Août à 08H30 à Calavi au siège de ACED-Bénin
La biodiversité est l’une des sources de productivité
économique, de prospérité et de développement durable d’une nation. Cependant,
certaines pratiques agricoles menacent énormément les écosystèmes.
Au Bénin, la destruction et la
surexploitation de la flore et de la faune terrestre et aquatique entraînent
une perte de la biodiversité et même la disparition d’espèces et la dégradation
des habitats.
Face à ces différents problèmes environnementaux, de nouvelles pratiques agricoles plus durables, qui soutiennent à la fois les agriculteurs et protègent l’environnement doivent être développées. C’est l’une des raisons qui ont motivé la formation sur les campagnes pour la conservation (Campaigning for conservation) organisée par ACED en collaboration avec RARE et IFOAM Organics en Avril 2019 à Ouidah, Benin.
Il s’agit d’une formation conçue pour
aider les organisations qui travaillent avec les communautés locales à utiliser
le marketing social pour créer des groupes d’intérêt et des dynamiques
favorables à la conservation. Ainsi, une vingtaine d’organisations a été formée
à utiliser le marketing social pour le changement de comportement. Ils ont
également reçu une formation technique en agriculture sans labour, résistante
au climat.
Cette formation a permis aux
participants d’apprendre à concevoir des campagnes de sensibilisation pour le
changement de comportement au sein des populations à la base ; des
campagnes visant à accroître l’appréciation du public pour la nature et
l’adoption de comportements écologiques pour la conservation durable des
ressources naturelles.
A la suite de cette formation, ACED lance une compétition sur la mise en œuvre des campagnes pour la conservation au Bénin.
Les lauréats de la compétion pour
le Prix C4C 2019 sont : ACT-DEV, BEES, ECOBENIN, ODDB, CIDEV, CREDEL,
Act-Dev veut mettre en œuvre une
campagne pour l’adoption de l’agriculture biologique et des techniques
agroécologiques dans les cinq (5) villages de la forêt marécageuse de Lokoli.
Cette forêt est l’une des plus riches en biodiversité. En effet, elle compte au
total 125 espèces végétales, six (6) espèces de primates, dont le singe à
ventre rouge, plus de 20 espèces d’oiseaux, la loutre à cou tacheté, une espèce
de poissons décrite pour la première fois dans cet écosystème, 18 espèces
d’amphibiens et plus d’une centaine d’insectes. Elle est actuellement l’unique
forêt marécageuse la mieux préservée de l’Afrique de l’Ouest. Mais elle est
actuellement très vulnérable en raison de l’accroissement des terres agricoles
des villages riverains où 77 % de la population pratique l’agriculture en
utilisant de plus en plus d’engrais, de pesticides et d’herbicides chimiques
pour améliorer la productivité agricole. Act-Dev veut former principalement les
chefs d’exploitations agricoles familiales de ces villages à l’agriculture
biologique et à l’utilisation de techniques agroécologiques pour protéger la
biodiversité de cette forêt.
L’ONG
BEES veut mettre en œuvre une campagne de protection de la
Zone Tampon de la Réserve Intercommunautaire du Grand Nokoué (RIGN) dans la
Commune des Aguégués. En effet, la pêche à acadja constitue
l’une des principales activités de la population de cette commune. Cette
méthode de pêche exploite d’importants branchages de palétuviers et d’autres
espèces comme le palmier à huile pour la fabrication des acadjas.
Cette pratique a décapé les berges des Aguégués rendant ainsi vulnérables les
espèces animales vivant sous ces mangroves. L’ONG BEES pour sa campagne, veut
former les pêcheurs sur l’importance de la préservation des écosystèmes de
mangroves et encourager la régénération végétative dans la RIGN ; toutes
choses qui protègent les mangroves et la biodiversité de ce milieu.
EcoBenin veut mettre en œuvre une campagne pour l’adoption de foyers améliorés de type érythréen dans les villages de l’Aire Communautaire de Conservation de la Biodiversité (ACCB) de la Bouche du Roy. L’ACCB-Bouche du Roy est une aire du patrimoine autochtone et communautaire de la Commune de Grand-Popo qui est riche en mangroves mais qui est surexploitée par les populations locales notamment comme bois de cuisson. La campagne de EcoBenin consiste à sensibiliser et offrir des formations en construction, utilisation et entretien de foyers améliorés de type érythréen aux femmes de cette région. Elle apporte un soutien matériel tel que les grilles, les moules et l’argile pour faciliter l’adoption du foyer pour la cuisson.
ODDB ONG veut mettre en œuvre une campagne pour l’adoption de l’élevage d’aulacodes dans les villages riverains de la forêt de Gnanhouizoun dans la commune de Bonou. Cette forêt fait partie des plus riches en biodiversité. En effet, on y retrouve 04 espèces de primates diurnes du Bénin, une grande diversité d’oiseaux et de reptiles et une flore très diversifiée. L’une des grandes activités des populations de ce milieu est la chasse. Malheureusement cette activité devient de plus en plus incontrôlée car des espèces interdites à la chasse continuent d’y être chassées. La campagne de ODDB-ONG consiste à sensibiliser et à former les chasseurs à l’élevage d’aulacodes et sur l’importance de la préservation de ces espèces en vue de la préservation de la biodiversité animale de ce milieu.
CIDEV veut mettre en œuvre une campagne pour la protection de la réserve biologique communautaire d’Agonvè dans la commune de Zagnanado. Cette réserve offre une importante biodiversité. Elle est caractérisée par une formation éco-floristique variée notamment de galeries forestières, de forêts claires, de savaneset d’un ensemble de forêts marécageuses. On y rencontre également des mammifères tels que le Sittatunga, le céphalophe à flanc roux, le phacochère, le potamochère, le guib harnaché, le lièvre, l’aulacode, l’écureuil fouisseur et le porc-épic. Elle est côtoyée par le lac Azili très riche en espèces halieutiques. La réserve est située sur un domaine communal protégé et sécurisé par un arrêté communal. Malheureusement, malgré la protection législative dont elle bénéficie, cette réserve fait l’objet de pressions anthropiques diverses telles que la chasse clandestine et le prélèvement de bois d’œuvre par les riverains. La chasse illégale est très pratiquée par la population d’Agonvè. La campagne de CIDEV ONG consiste à former les chasseurs de Agonvè et leur donner un appui en matériels pour le démarrage de nouvelles activités génératrices de revenus telles que l’élevage, le maraichage et la pisciculture.
CREDELONG veut mettre en œuvre une campagne pour la protection de la lagune côtière de Ouidah. En effet, cette lagune est une grande source de biodiversité. Elle regorge de différentes espèces floristiques et fauniques telles les palétuviers, les carpes, la sardine, le mâchoiron, le poisson chat, les crustacés, les crabes, les huitres et les tortues. De même la salinité de cette lagune permet de recueillir du sel. Douze villages se retrouvent de part et d’autres de la lagune côtière de Ouidah. Les principales activités de cette population sont l’agriculture et la pêche. Toutefois, les méthodes de pêche utilisées nuisent aux ressources halieutiques de la lagune. De même, on observe une utilisation abusive des intrants chimiques par les agriculteurs ; intrants qui sont drainés vers la lagune. Ceci influe sur la qualité des eaux et pourrait affecter la flore et la faune de cette lagune et entraîner leur disparition. La campagne de CREDEL ONG consiste à former les agriculteurs des villages environnants la lagune côtière de Ouidah à l’utilisation des méthodes biologiques et respectueuses de l’environnement telles que le compost, le paillis, les fientes de poulets, la rotation culturale pour lutter contre l’utilisation abusive des intrants chimiques.
Félicitations à ACED pour ce coup de pousse à ces organisations. Seul l’écosytème s’en sort gagnant.
Bien reçu monsieur VITAL