L’impact négatif de
l’agriculture intensive sur l’environnement n’est un secret pour personne.
Pollution des eaux et des sols, épuisement des ressources ou encore destruction
de la biodiversité, l’agriculture à grande échelle semble pourtant indispensable
pour répondre aux besoins mondiaux. Face à la nécessité de protéger notre
environnement, un autre modèle agricole est-il possible ?
À l’approche
du Salon de l’Agriculture,
qui se tiendra du 22 février au 1er mars au parc des expositions de la porte de
Versailles, l’occasion est toute trouvée pour s’interroger sur l’impact négatif
de l’agriculture et sur les solutions que l’on peut mettre en place pour y
remédier. Malgré les efforts entrepris ses dernières années, le poids de
l’agriculture intensive est encore trop important.
Agriculture
intensive : un impact sous-estimé
Les effets
négatifs de l’agriculture intensive sont connus de tous :
pollution des sols et des eaux, destruction des habitats et de la biodiversité
ou encore épuisement des ressources. Pourtant, il semblerait que les
conséquences de cette agriculture soient largement sous-évaluées.
Une des
principales causes de pollution de l’air
Selon une étude
de l’Université de Colombia (Etats-Unis), 55% de la pollution
atmosphérique liée aux activités humaines proviendrait du
bétail et des engrais chimiques. En effet, l’association entre les engrais et
les déjections animales forme de l’ammoniac,
responsable de la création de particules fines.
Ce sont les
pays les plus développés qui se retrouvent alors les plus exposés à cette
pollution. Ainsi, selon l’Ademe (agence de l’environnement et de la maîtrise de
l’énergie), la France est le premier émetteur d’ammoniac de
l’Union Européenne avec 708 kilotonnes rejetés dans
l’atmosphère chaque année. Et cet ammoniac est produit à 94% par l’agriculture.
La pollution
des sols au cœur des préoccupations
Outre la
pollution de l’air, l’agriculture a un impact très destructeur sur les sols et
les eaux. À cause de l’utilisation d’engrais et
de pesticides, l’agriculture met en danger la sécurité alimentaire des populations car elle
perturbe le rendement des récoltes et rend la consommation dangereuse.
À cause du
faible nombre d’études sur le sujet, la pollution des sols par l’agriculture
est largement sous-évaluée. Pourtant, on estime qu’il y a plusieurs millions de sites pollués au sein de
l’Union Européenne uniquement.
De plus en plus
de cours d’eau pollués
La pollution de l’eau est également l’un des gros
problèmes de l’agriculture intensive. En effet, le ruissellement des eaux de pluies, contenant des
traces d’engrais et de pesticides, favorise la contamination des cours d’eaux et des nappes phréatiques.
De ce fait,
d’après un article de l’association WWF (que vous
pouvez lire ici), 93% des cours d’eaux français sont
contaminés par des pesticides ainsi que nappes phréatiques.
Si les rivières
et les fleuves sont impactés par la pollution aux pesticides, les océans ne
sont pas en reste. On estime ainsi que sur les 115
millions de tonnes d’engrais appliqués chaque année, 35% d’entre eux se retrouvent dans les océans.
Le saviez-vous
?
L’impact économique des pesticides sur les espèces
non-visées, dont l’Homme, s’élève à près de 8 milliards de dollars par an dans
les pays en développement.
Pour tenter
d’en finir avec l’agriculture intensive et proposer une alternative plus
respectueuse de l’environnement, un autre modèle s’est progressivement
développé depuis les années 1960 : l’agriculture biologique.
L’agriculture biologique repose sur différents
principes qui sont bénéfiques pour l’environnement, la biodiversité et notre
santé. En effet, l’agriculture biologique se base sur :
la
non-utilisation de pesticides et d’engrais chimiques
la préservation
des sols
la préservation
de la qualité de l’eau
le respect de
la biodiversité, etc
Néanmoins,
l’agriculture biologique possède certaines limites qui
réduisent son efficacité et la rendent similaire, sur quelques points, à
l’agriculture intensive. Sa première limite concerne son rendement qui est moindre comparé à celui de
l’agriculture traditionnelle. Ainsi, pour un même volume de production,
l’agriculture biologique va nécessiter une plus grande surface cultivable.
De plus,
le coût de l’agriculture biologique le rend parfois
inaccessible aux populations les plus modestes. Enfin, on peut remarquer des
similitudes avec l’agriculture traditionnelle, notamment au niveau de la mécanisation qui est importante ou encore les
cultures de plein champs.
L’agriculture
biologique peut-elle subvenir aux besoins mondiaux ?
La question du
rendement de l’agriculture biologique amène beaucoup de questions quant au fait
qu’elle puisse subvenir aux besoins mondiaux. Quand on sait que d’ici 2050,
nous serons 9 milliards sur Terre, il y a
de quoi être inquiet.
D’après une
récente étude, si on veut nourrir toute la population mondiale estimée en 2050,
il faudra augmenter la production agricole d’au moins 60%. Or, le
rendement actuel de l’agriculture intensive ne paraît pas suffisant, alors que
dire de celui de l’agriculture biologique.
L’info en plus
L’étude a été menée sur les quatre principales
récoltes dans le monde à savoir le blé, le maïs, le soja et le riz. En
revanche, elle ne prend pas en compte certains facteurs comme le changement
climatique.
Pourtant, de
plus en plus de scientifiques affirment que l’agriculture biologique peut
subvenir aux besoins mondiaux…à condition de manger moins de viande.
En effet, il
serait possible de réduire la différence de rendement entre l’agriculture
biologique et l’agriculture traditionnelle en ayant recours à la polyculture. Ainsi, passer à 100% d’agriculture
biologique va nécessiter davantage de surface, mais va aussi considérablement
réduire l’utilisation des engrais et des pesticides.
Si on ajoute à
cela une réduction du gaspillage alimentaire et une diminution de la consommation de produits animaux (dont
les espaces d’élevage pourront être récupérés pour l’agriculture), l’idée du
100% biologique est possible, avec une consommation des terres équivalente.
L’agro-écologie,
la nouvelle tendance
L’agro-écologie désigne un ensemble de pratiques
agricoles qui entendent créer une symbiose entre l’agriculture et
l’environnement. L’objectif de l’agro-écologie est donc d’améliorer la
production agro-alimentaire tout en ayant une bonne performance
environnementale. Pour atteindre cet objectif, elle se base sur des principes
qui mettent l’écosystème en valeur tels que :
la
réintroduction de la biodiversité des espèces cultivées pour améliorer la
qualité environnementale
la création de
couloirs écologiques pour faciliter la circulation des espèces
la préservation
des zones humides
L’agriculture écologique n’oeuvre pas uniquement en
faveur de l’environnement. Elle est importante du point de vue économique car elle respecte les populations et
leurs cultures. Ainsi, elle cherche à :
renforcer la souveraineté alimentaire pour que le
système alimentaire soit contrôlé par les producteurs, les consommateurs.
mettre en avant les producteurs et agriculteurs locaux
améliorer la production et le rendement agricole, etc
Enfin, l’un des
avantages indéniables de l’agro-écologie est sa capacité à s’adapter à tous les
types d’environnement. Les principes de l’agriculture écologique peuvent être
mis en place en respect avec le contexte local.
Pour ses partisans, l’agro-écologie est la seule solution qui permette d’associer la protection de l’environnement et la production alimentaire. En revanche, avoir des doutes quant au fait que l’agro-écologie puissent subvenir aux besoins mondiaux qui sont grandissants.
Je défend l’idée de virer vers l’agriculture biologique….
L’agro-écologie est une très bonne alternative aussi…
Merci au rédacteur..
merci à vous également.
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